mercredi 23 mai 2018

Thérapeutique? Non!

Je vois depuis quelques temps dans des textes, ou titres de photos à propos du shibari le mot "thérapeutique". Les cordes soigneraient? Le BDSM serait bon pour la santé? Exorciser ses perversions ou faire face à ses peurs ou à des traumatismes passés, transformer quelque chose de laid en beau semble être une bonne idée, mais vous devez être conscient des limites du jeu et des motivations de votre partenaire.

Il n'y a rien de mal à essayer certaines pratiques et vouloir grandir à partir de ces expériences. Mais n'oubliez pas, si le jeu peut être libérateur, ce n'est pas une thérapie. Il peut vous évader, vous laver, mais il ne va pas guérir une dépression, soigner des blessures, vous réconcilier avec votre image, votre corps. Cela peut avoir du sens et vous aider à faire face à certaines peurs que vous voulez affronter, mais cela n'effacera pas vos traumatismes, ni le stress ou l'anxiété, il peut même les déclencher si vous ne faites pas attention.

Votre encordeur, votre dominant, n'est pas votre thérapeute et n'est probablement pas un psychologue qualifié. Ne vous attendez pas à un traitement thérapeutique de sa part. Même s'il prétend le contraire.
Mais ne perdez pas de vue le but et les limites. Il est impératif que vous fassiez savoir à votre partenaire tout ce dont vous pourriez souffrir. Il aura besoin de connaître ces informations afin de prendre une décision éclairée pour jouer avec vous, ou pas, et peut-être éviter certaines choses qui pourraient engendrer encore plus de détresse émotionnelle.

Si vous avez besoin d'une thérapie, allez voir un médecin. Si vous voulez explorer les éléments les plus sombres de votre esprit et créer des liens profonds avec vos partenaires, faites-le aussi.

Mais ne remplacez pas l'un par l'autre.

mardi 8 mai 2018

Je ne suis pas un dominant

Ce texte n'est pas un leurre et ne diffère pas du titre où je dis que je ne suis pas un dominant pour ensuite m'exprimer de manière à me présenter comme un dominant exceptionnel. J’énonce simplement un fait, je ne suis pas un dominant.

Étonnement, il y a peu de temps, si j'entendais quelqu'un dire qu'il pensait que je ne suis pas dominant, j'étais soit mécontent, soit triste et déçu d'entendre cela. Ces deux réactions indiquent exactement pourquoi je ne suis pas un dominant, je suis trop sensible pour l'être.

J'aime contrôler, et j'ai effectivement des tendances à la domination. Je peux être têtu, indépendant, volontaire et décideur, parfois intimidant, mais je ne domine pas de façon constante.

Nous pourrions argumenter pendant des jours sur ce qui fait que quelqu'un est dominant ou pas, mais ce n'est pas le but de ce texte. Si vous vous présentez comme ayant des compétences, mais que vous n'avez pas les outils, cela va uniquement vous conduire à la déception, pour vous et les personnes impliquées.

Un dominant doit exister en dehors des temps réservés au BDSM et ne pas se limiter à ces seules interactions pour prétendre à ce qualificatif. Je ne suis pas cette personne. Je suis trop sensible, trop attentiste, parfois, trop décontracté et trop instable émotionnellement pour être vraiment une figure de la domination.

Cependant, je suis une personne intelligente, intéressante, drôle, attentionnée et gentille qui peut parfois être dominante. Surtout quand je suis serein et est confiance en mes capacités à faire avancer les choses. Jamais un suiveur, mais pas toujours un meneur.

Même si je ne suis peut-être pas un dominant, je suis certainement un homme honnête et, plus important encore, un être humain évolutif et compliqué qui essaie de mieux se connaitre et appréhender le monde autour de lui.

Un jour je me sentirai à nouveau dominant et en redeviendrai un. Mais en ce moment, je sais que je n'en suis pas un.


Parfois nous devons savoir ce que nous ne sommes pas, pour comprendre ce que nous sommes.