mercredi 1 juillet 2015

La beauté des cordes

J'aime parcourir de mes yeux, les intimes méandres tracés par mes cordes sur le corps abandonné, caresser de mes doigts les marques gravées dans la peau. Parfaitement ajustées, elles emprisonnent, créatrices de plaisir dans l'inconfort. Debout, agenouillée, suspendue, nue, une combinaison d'infinies possibilités belles et contraignantes.

Amoureuses, elle savent les voluptueux chemins. Elles suspendent, comme la plus belle des marionnette se suspend à ma mémoire. Elles s'entrelacent si intiment sur le corps qu'il est difficile de dire où s'arrêtent mes nœuds, où la chaire commence, pour finalement nous laisser profondément embrumés dans un instant de passion, que l'on ne trouve que dans le shibari.

En les glissant, les tournant, les serrant, les incrustant dans la peau, les corde, sadiques impitoyables de sensualité, sont viscéralement à couper le souffle. Portées comme une seconde peau, elles sont bien plus que du shibari, bien plus que des frissons de plaisir, elles sont les outils de l'artiste dans sa quête de la beauté originale du corps.

Je ne sais pas comment cela arrive, mais chaque fois que j'attache, je me sens lié par la beauté de l'instant. Le corps ligoté, sans défense, est beau delà du jeu, des mots, des sentiments. C'est une robe crée à même la peau. Si belle ainsi parée, je n'ai pas la moindre envie de déshabiller la femme que je tourmente délicieusement.


Prolonger indéfiniment cette plongée au plus profond de nous.

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