Les étiquettes sont pour les boîtes.

"Tu n'es même pas un Dom."

Quelqu'un a essayé de me dire cela avec un ton négatif et condescendant, comme s'il s'agissait d'une insulte. À un moment donné de ma vie, j'aurais peut-être laissé ça me blesser. Parce qu’il a eu un temps où porter cette étiquette était important pour moi. Mais ce n'est plus le cas.

Pas parce que je suis moins dominant quand je joue. Non pas parce que je suis radicalement différent de qui j'étais auparavant ou que je n'aime toujours pas totalement et en permanence contrôler l'instant ou une personne avec son consentement et ses plaisirs, dans ses actes de soumission envers moi. Mais parce que je ne peux pas être une étiquette. Un dominant, c'est juste ça, une étiquette, ce n'est certainement pas une personne et certainement pas moi. Je suis plus préoccupé par le fait d'être une personne aux multiples facettes, pour qui la relation, compte bien plus qu'une étiquette mythique.

De plus, c'est une étiquette vague. Vous pouvez lire des milliers d'écrits sur ce qui fait un bon ou mauvais dominant. Mais si vous alignez une centaine de personnalités dominantes différentes qui tentent d’incarner cette étiquette, vous aurez beaucoup de différences entre elles, en ce qu’elles croient, en leurs actions et protocoles respectifs, en passant par divers problèmes et même quel type de relations elles apprécient. Le titre de dominant ne vous dira presque rien sur l'individu. Le mot dominant est une idée, les gens l’embrassent, se l'approprient et la modifient pour qu'elle reflète leur propre idée de la signification de ce mot, et l'adaptent aux besoins de leurs dynamiques respectives.

Vous pouvez dominer quelqu'un, vous pouvez même être le dominant de quelqu'un. Mais vous ne pouvez pas être un dominant. C'est un mot en deux dimensions qui a peu de sens. Lorsque vous êtes le dominant de quelqu'un, cela est clairement défini entre les parties impliquées, mais être le dominant de quelqu'un fait de vous rien de plus que le rôle que vous essayez de jouer avec cette personne, dans cette dynamique.

La majorité des personnes que j'ai rencontrées dans l'univers BDSM ne sont jamais qu'une seule chose pour quelqu'un. Ils peuvent être quelqu'un de dominant, amant, ami, et une myriade d'autres casquettes qu'ils portent à des moments différents.

Parfois, ce ne sont que les dominant de quelqu'un, mais même dans ce cas, il a été clairement expliqué ce que cela signifiait pour les deux et il est plus que probablement, qu'ils sont aussi amis lorsqu'ils ne sont pas le jeu.

Les étiquettes sont utiles. J'ai besoin d'étiquettes sur les boîtes des produits que j'achète. Les étiquettes dans le milieu BDSM sont pratiques pour débuter une conversation et pour comprendre un peu ce qui pourrait intéresser quelqu'un. Mais vous allez et devrez définir les mots, comme dominant et soumise, plus que les mots seuls ne vous définiront jamais.

Ne vous inquiétez pas d'être dominant ou soumise, concentrez-vous plutôt sur les envies que vous souhaitez satisfaire et la dynamique qui fonctionne pour vous deux. Parce qu'au bout du compte, quand on est blottis l'un contre l'autre, ce ne sont pas deux mots qui se tiennent l'un contre l'autre, ce sont deux personnes compliquées qui essaient de faire en sorte que tout fonctionne, du mieux qu'elles peuvent.

Et le seul mot pour ça est génial.